Le nationalisme maurrassien va dès lors s’articuler et se définir comme la volonté de restaurer un pouvoir fort dont le but est de rendre la nation à elle-même en rétablissant les fondements de l’État, l’armée, la magistrature, l’Église, et ce, en excluant les étrangers, nomades, immigrés sans racines, qui « campent » sur le territoire national, c’est-à-dire ce qu'il appelle les « quatre États confédérés », à savoir les juifs, les protestants, les francs-maçons et les métèques[20]. ». La décennie finit dans la douleur pour l'AF avec, en 1937 le désaveu du prince Henri d'Orléans, comte de Paris et prétendant au trône de France, puis la guerre. La Restauration nationale créée par Pierre Juhel et Louis-Olivier de Roux en 1955, tenant Aspects de la France continuera après 1967 et fera l’unanimité jusqu'en 1971. Georges-Henri Soutou, « La spécificité du nationalisme maurrassien dans l'Europe de son temps », in Stéphane Giocanti et Alexandre Tisserand, « tant que n'a pas été restaurée la supériorité occidentale vis-à-vis du. Confrontée aux difficultés de l'Allemagne à payer ses réparations de guerre, défaut qui déstabilisait les finances françaises, la France décida de faire pression sur elle en s'engageant, le 11 janvier 1923, dans l'occupation de la Ruhr, centre métallurgique de l’Allemagne sur la rive droite du Rhin. De fait, comme l'écrit Eugen Weber, « l'Action française n'avait aucune sympathie particulière pour la théorie nazie, encore moins pour les hommes qui l'appliquaient »[A 31]. De son côté Maurice Pujo, principal collaborateur de Maurras, sera directement tiré des geôles de la Gestapo pour être envoyé dans celles de l'épuration[16]. En octobre 2011, le CRAF, ainsi que l'AFE, prennent une part importante dans des manifestations contre une pièce de théâtre jugée christianophobe[267], Sul concetto di volto nel Figlio di Dio (« Sur le concept du visage du Fils de Dieu ») du dramaturge et metteur en scène italien Romeo Castellucci, puis participent à la « marche contre la christianophobie » qui suit[268]. Elle ne retrouve plus l'audience dont il disposait mais, « cette école survit cependant dans la mémoire collective ; une poignée de fidèles […] rassemble adhérents et abonnés dans des colloques, des banquets ou des camps d’été, qui prolongent et entretiennent la flamme. Avec son gouvernement et son ministre de la Guerre, le général Picquart, il appuie la révolution Jeune-Turque. Jusque-là, l'AF était une association d'intellectuels qui se réunissaient au, « Seule, la Monarchie assure le salut public et, répondant de l’ordre, prévient les maux publics que l’antisémitisme et le nationalisme dénoncent, « jusqu'en 1914, l'antisémitisme de l'Action française est radical et absolu : un Juif n’est pas, ne peut pas être un Français. Ainsi, Maurras refusait l'idée de « faire la guerre à Hitler » parce que « cette guerre [la France] la perdrait »[J 5]. […] La nation a le pas sur toutes les valeurs universelles, proclamait l'antidreyfusard Charles Maurras, dont le mouvement, l'Action française, est parfois considéré comme la première forme authentique de fascisme. L'atténuation théorique née de la Grande Guerre est d'abord et avant tout une légitimation de l'« antisémitisme d'État » : le « Juif bien né » est une pierre de plus à l’édification de la pensée maurrassienne, une confirmation de sa bienfaisance. Un peu plus tard, le 25 septembre 1938, il assenait dans l'Action française : « l'affaire actuelle de la Tchécoslovaquie ne nous regarde en rien, ne nous intéresse en rien », « ce “néo-pacifisme” d’extrême-droite est tactique et conjoncturel », alors que le pacifisme de gauche est « idéologique et structurel » ». Beaucoup de donateurs sont de la noblesse ; en 1912, le prétendant orléaniste au trône donne mille francs par mois[A 6]. Dès les lendemains de la Première Guerre mondiale, Jacques Bainville développait une thèse selon laquelle la Gauche, parti de la Révolution s'identifiait au parti de la Guerre, qu'elle avait soutenue et provoquée depuis un siècle et demi, contrairement à la monarchie, parti de la Paix, et seul régime apte à l'assurer[A 56]. Philippe Portier, « L'Église catholique face au modèle français de laïcité ». Le 30 août 1939, Maurras écrit à Franco pour qu'il travaille à (?). Héritière des idées sociales de l’Église, elle tente de se rapprocher du prolétariat, ce qui donne naissance en 1911 au Cercle Proudhon. » Il continue : « les électeurs sont incapables de se prononcer en faveur du bien public, incompétents pour le discerner, inaptes à désigner les bons gouvernants[30]. Ainsi, de nouvelles générations arrivent : Robert Brasillach, Thierry Maulnier ou encore Lucien Rebatet. Ses idées inspirent les initiateurs du Cercle Proudhon formé en décembre 1911 afin de rassembler syndicalistes révolutionnaires et royalistes autour de l'instauration de salut public d'une monarchie fédérative, donc sociale. Mais en 1939, il est revenu à 45 000 exemplaires. À l'énoncé du verdict, il s'écrie : « C'est la revanche de Dreyfus ! Le jeune camelot Georges Bernanos est notamment arrêté pour avoir agressé Thalamas[F 4]. L'AFE a connu un essor pendant les années 1986-1992 qui furent marquées par un regain d’intérêt pour les idées et l’activisme d’Action Française[261]. Au niveau de l’épiscopat, entre 1926 et 1939, les partisans de Maurras se trouvent peu à peu remplacés par de jeunes prélats moins engagés politiquement. » L'historienne souligne également que « Laurent Joly a [...] montré que Maurras et ses compagnons de l'Action française adhèrent pleinement à une conception naturalisante de la judéité et qu'ils soutiennent que l'hérédité raciale, en assurant la transmission des caractères intellectuels et moraux, rend le Juif inassimilable. Des adhérents de la ligue ont fondé à partir de 1926 le Cercle Fustel de Coulanges, pour les universitaires, professeurs du secondaire et instituteurs. Il est apparu que la minorité juive « autochtone », profondément patriote, fait preuve d'une sensibilité, voire d'une porosité sans équivalent à l'égard des thématiques du nationalisme intégral et de l'AF. 177 ~(M. La Tour du Pin n'cst pas d'Action Française, c'cst l'Action française qui cst de M. de la Tour du Pin~). ». Même si Maurras reconnaissait que Munich était une défaite pour la France[A 60], il considérait que c'était « une défaite pour éviter un désastre »[180],[181]. Le zèle, « la conviction têtue et la force persuasive » de Maurras, alors âgé de 32 ans, et le ralliement d'une poignée de jeunes hommes allaient régénérer « le vieux tronc et lui infuser une sève nouvelle » : un néo royalisme plus combatif et plus jeune mais sans « l'attachement quasi religieux à la personne du roi »[C 2], un royalisme positiviste[C 3]. Il dénonce l'épuration et s'en prend particulièrement à François de Menthon, pour avoir été le ministre de la Justice du Gouvernement provisoire de la République française[238]. Au siège parisien une grenade explose en 2013. L’esprit royaliste s’inscrit dans cette notion de patrimoine et de continuité. Et ces égaux-là sont faits pour s’entendre. […] Mais marcher avant que l'on ait marché sur nous, [c'était] une autre affaire… », « les gaullistes et la presse [collaborationniste] de Paris comme les deux versants d'un complot révolutionnaire de l'Étranger visant à anéantir la nation, « Je soutiens Pétain comme j’ai soutenu tous les gouvernements pendant la guerre de 1914-1918 », « en ruinant le crédit d'un demi-siècle d'aventure intellectuelle, en occultant tout un mouvement varié de pensée que l'on ne peut réduire par amalgame au régime de Vichy, « a eu le bon résultat de nous débarrasser de nos démocrates, « Que voulez-vous, monsieur le Préfet, soixante-dix ans de démocratie, ça se paie ! Action française - Centre Royaliste d'Action française. Et jusqu'en 1952, Maurras continue d'écrire de nombreux ouvrages et articles. », « Cela n'aurait pas été possible sans les Camelots du roi », « soutien ferme et indéfectible aux gouvernements en place, « Depuis le début de la guerre, Léon Daudet et Charles Maurras ont oublié leur haine contre la République et les républicains, pour ne plus penser qu’à la France », « elle aussi chargée de pensée et illuminée de raison française, « l'inefficacité de l'Action française en matière électorale, « La déclaration est une victoire du bon sens, mais n'est-ce pas l'Action Française qui, depuis vingt-cinq ans, maintient contre tous les positions du bon sens ? Fin février 2020, cette même section toulousaine revendique la mise en scène de la pendaison d'une effigie de Marianne, symbole de la République, depuis le Pont-Neuf de Toulouse ; cette action provoque la colère de plusieurs personnalités politiques locales[284],[285]. Ces trois options, théorisées dans les pages de L'Action française durant près de trois décennies, sont celles qui, dès l'été 1940, retiendront l'attention du gouvernement de Vichy[48]. Comme le relève René Rémond, l'Action française est importante aux yeux de l'Histoire : « [Elle a] rajeuni un royalisme déclinant, renouvelé sa doctrine, doté d'un système de pensée la passion nationaliste et tenté une synthèse originale de leurs apports même contraire »[C 5]. De façon générale, Charles Maurras aimait les femmes et cela se traduisit par des prises de position politiques : en 1910, il salua l'entrée des femmes dans le cycle des études supérieures : « Représentez-vous ce que les 2 500 étudiantes de Paris nous annoncent d'artistes, de lettrées, d'avocats, de doctoresses et tout ce qu'elles vont faire d'imitatrices, étudiantes de demain, parmi les fillettes qui sautent à la corde ou préparent leur première communion[31] ? L'Action française s'oppose violemment à la démocratie, à la république, et au parlementarisme : « L'ultime recours de la restauration nationale résidait dans le coup d'État »[A 4]. La condamnation du national-socialisme se fonde sur une série d'arguments se situant à différents niveaux d'analyse. Le mouvement de Maurras, de par la foi chrétienne partagée par ses membres et selon des considérations sociales et politiques, voit en l'Église catholique, apostolique et romaine l'instigateur de l'équilibre politique français et l'assurance d'un corps social français en bonne santé. Les adhérents prêtent serment où ils s'engagent « à combattre tout régime républicain » et à « servir par tous les moyens » la restauration de la monarchie[B 2]. Selon René Girault, les années 1910-1912 marquent le « réveil national » français face à la menace allemande, l'Action française y participant largement[49]. Cette tradition des banquets médicaux a été revivifiée en 1963[69]. Le modèle de la monarchie absolue française est constamment présent chez Maurras, alors que toute référence à un régime passé est inexistante chez Mussolini, ou Hitler, « le préjugé embrumer une vision lucide et claire à l'origine », « ils en étaient venus à croire que le seul espoir restant à la France résidait dans l'isolement délibéré, au risque même de perdre les quelques alliances qui lui restaient », « une solide chaîne de mitrailleuses bien graissées », « aboutir qu'à une offensive allemande sur la France, alors que l'aide que fournissaient ces alliés serait toujours inférieure à celle qu'ils exigeaient de la France », « signifierait l'effondrement des systèmes autoritaires constituant le rempart le plus solide contre la révolution bolchevique et, peut-être, contre la bolchevisation de l'Europe », « que les nazis auraient à liquider avant de régler leurs comptes aux Russes », « périlleuse aventure que les Occidentaux pourraient regarder tranquillement du haut des remparts », « combattit à l'avant garde d'une offensive concertée en vue de dégager la France », « Jacques Couillonné, le cobaye de la démocratie sanguinaire qui doit aller crever sur un signe de tête d'un juif qui l'a en horreur dans un obscur et lointain patelin dont il n'a pas la moindre notion », « Maurras y insistait, pour les hommes de Moscou ou pour les juifs », « la nouvelle du plus abject recul de l'Occident fut accueillie comme celle d'une victoire — et c'en était une dans une certaine mesure, celle des auxiliaires d'Hitler, conscients ou inconscients, dont le virulent, le persistant pilonnage avait forcé certains hommes d'État de l'Occident à faire machine arrière, aidé certains autres à se laisser faire », « qu'on se hérisse de défenses, qu'on mobilise et qu'on remobilise. souhaitée]. Justifiant le « faux Henry », après que celui-ci fut découvert[e], Maurras poursuit Dreyfus de ses invectives. », Dans les années 1930, Charles Maurras tente de théoriser un « antisémitisme d'État » qu'il différencie d'un « antisémitisme de peau »[44]. ». Il le soulignait : « aucun antidémocratisme ni antisémitisme ne valent ce prix »[A 36]. cil. De ce fait, dans les années 1930, les étudiants français sont largement sensibles aux thèses nationalistes et patriotiques de l'Action française[70]. Ainsi, peut-on voir une influence voire sa présence en Belgique, en Suisse, en Italie, en Espagne, en Roumanie mais aussi en Amérique du Sud et au Canada français. Le fait qu'il se soit refusé pendant si longtemps à les désavouer peut, selon Eugen Weber, « être attribué, en définitive, au fait qu'il croyait, au fond, qu'essentiellement ils avaient raison » et que tout valait mieux que de laisser la France entraînée dans un conflit avec un « anticommunisme militant » (l'Allemagne nazie) dont le seul bénéficiaire serait l'Union soviétique[A 39].
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