yves bonnefoy commentaire

En X surgit une autre maison natale, à la fois lieu du bonheur. Dans sa « Lettre à John E. Jackson[1] », Yves Bonnefoy a raconté la genèse de Douve et, plus précisément, ce qu’il appelle « le passage vers les poèmes de Douve » : un récit abandonné en vue d’une reprise de « ce nom propre ». La répétition de ces sons nasalisés met l’accent sur la fatigue du père, sur le poids qui pèse sur sa vie. C’est à l’âge de 13 ans que le futur poète est confronté à la mort par la disparition de son père Elie en 1936. Quel sens donner à ce titre ? », le passeur oppose l’argument de son état : « Ton père ! Corrigé de la dissertation : Aux arbres - Yves Bonnefoy - 1953 - Commentaire. Pourtant, alors même que les conditions semblent réunies pour donner au langage la possibilité de se métamorphoser en poésie, l’inspiration semble se dérober : « La voix que j’écoute se perd... Â». Pour en saisir les échos et les multiples résonances. Si l’enfant est seul, c’est la première fois qu’il évoque sa maison, ici de manière métonymique, « notre porte Â», en la situant par rapport à ceux qui avec lui l’habitent. Ce sont les retrouvailles avec la terre maternelle, c’est Toirac retrouvé. « Une salle encombrée de pupitres Â». Le conte se referme sur son mystère. Jusqu’au nombre de vers et à leur rythme : pour la vieille femme, un seul vers, très haché par des coupes abondantes; trois vers pour la Belle, avec une seule coupe interne qui met en relief le mot Belle. Placé en tête de vers, l’infinitif anaphorique martèle la laisse comme la rame martèle la vague de son rythme régulier. Puisque tout comme Eurydice, la « sans-visage Â» tente de rejoindre le monde des vivants. « La maison natale Â» du premier poème est un univers ambigu qui se joue sur les limites entre conscient et inconscient. DEUXIÈME VOLET L’énumération continue avec la carte de géographie, les montagnes et les fleuves. Autant de questions auxquelles l’enfant ne sait pas répondre, ou ne répond que par la négative. Sur lequel se superpose le « il Â» de l’enfant maladroit. C’est à partir de ce lieu, autour de lui et des variations dont il fait l’objet, que s’organise l’itinéraire poétique du narrateur. L’errance du poète est tracée par « un chemin/Qui monte et tourne Â». Toutes les références renvoient à l'édition suivante : Yves Bonnefoy, Les Planches courbes, édition Mercure de France, 2001, Paris. Les trois acteurs du rêve Ouverture poétique dans laquelle s’élabore, au fil des laisses, ce qui semble être un art poétique, à la fois autorisation à l’écriture et hymne à la poésie. [2], Bonnefoy died on 1 July 2016 at the age of 93 in Paris. Un triptyque agencé autour d’un panneau central plus développé, celui de La Maison natale. VRAI LIEU. La première distorsion se produit avec l’entrée en dialogue des deux personnages. Découvrir, c’est « Ã´ter Â» ce qui couvre. 2. Ou qui s’attacheront à s’en faire les interprètes, capables de « déchiffrer Â» son nom. Le lecteur peut en déduire que les « planches courbes Â» appartiennent au monde du poète. Yves Bonnefoy publie en 1953, au Mercure de France qui restera son éditeur, son premier recueil de poèmes Du mouvement et de l'immobilité de Douve. Ce corps abandonné à tes mains affaiblies. Où j’écoute cogner le bas du fleuve… Â» La première partie du rêve se clôt sur l’expression d’un désir, fermement et clairement exprimé: « Je désire plus haute ou moins sombre rive Â». Pareil à Ulysse, figure de l’errance, le poète accomplit un voyage au rebours de lui-même. Engloutie qu’elle est sous la cendre, elle semble morte, « Pas un oiseau Â». Une douceur qui contraste étrangement avec la violence du monde dans lequel surgit ce visage : « D’une douceur de plus et autrement que ce qu’est le monde Â». S’agissant du titre d’un recueil de poésie, ce titre sans prétention surprend. Le poète Yves Bonnefoy est mort ce vendredi 1er juillet à l'âge de 93 ans. Parvenu au seuil du désespoir, il est à nouveau sur le point de renoncer à l’écriture poétique. Mais je ne suis que le passeur ! Comment concilier le langage, avec ses limites, et la poésie. 3. 1 C onvoquer l’œuvre d’Yves Bonnefoy dans le cadre d’une réflexion sur les résonances entre poésie moderne et pratique de la méditation n’est pas sans paradoxe. ISBN 2-7152-2298-X 1. » » Cette tâche semble réjouir l’enfant : « et je riais Â». Il s’agit bien d’un naufrage puisqu’il faut « aider ceux qui là-bas/…demandent rivage Â». Cela implique aussi que l’enfant a perçu la similitude de la situation du passeur avec la sienne. E-Pub 16.31 € TTC. La répétition de l’adverbe interrogatif « Comment Â» à trois vers d’intervalle montre l’insistance et l’urgence des questions posées. Espace de transition, ce poème est celui du déplacement entre deux lieux. Et décomposons l’expression. Image, G.AdC. Dès l’incipit, le ton est donné avec la présentation du premier personnage: « L’homme était grand, très grand Â». Ce dernier poème de La Maison natale est une relecture par le poète de son propre mythe personnel. | Manfarinu, l’âne de Noël ». Constat très pessimiste d’une impossibilité. La parenthèse qui s’ouvre sur l’évocation du réveil, évoque le souvenir de jours étals, « jours préservés Â», à l’abri dans la mémoire. Le malheur de l’enfant repose sur un malentendu. Péninsule (littérature et poésie italiennes). Qu'une place soit faite à celui qui approche, Personnage ayant froid et privé de maison . 464 pages EAN 9782020992169. Documents Essais La Librairie du XXIe siècle. Par son ancrage dans la vie, il apaise les angoisses des hommes. Trois recueils forment à eux seuls un tout. Comment ne pas préférer au monde réel, forcément décevant, incomplet et pauvre, le monde clos du rêve ? Une « ombre Â» prend la parole. Le récit de la partie de cartes se déroule sur une longue phrase de quatorze vers très peu ponctuée. » Mais une autre cloison s’interpose qui sépare la « sans-visage Â» de l’enfant, empêche toute communication entre eux et interdit le passage de part et d’autre de la porte. Les deux dernières strophes marquent la dernière étape de ce recueil. DEUXIÈME VOLET La fin du poème est matérialisée par un blanc, une coupure qui établit une séparation entre les trois derniers vers et le corps du texte. Dans la seconde strophe du poème XII de La Maison natale, le poète revient sur le rêve de sa rencontre avec la déesse. « Je dédiais mes mots aux montagnes basses/« Que soient dédiés les mots qui ne savent dire Â». C’est l’enfant qui se trouve cette fois-ci au « fond du jardin Â», isolé, exclu peut-être, tandis que ses parents « se sont assis Â» à l’intérieur de la maison. Au lieu de permettre aux choses d’exister, le langage les prive de leur substance. Et de la mort. Insaisissables comme le sont les images du rêve. Bien frugal rayonnant sur une orangerie. Un homme et un enfant évoluent ensemble, depuis leur rencontre jusqu’à leur disparition. 2. Les deux épisodes ont en commun « la nuit Â» et « l’eau  Â»; les souvenirs, les voix, l’angoisse, la mort. La seconde partie du poème, tout entière consacrée au souvenir de ces temps heureux, enclôt cette évocation à l’intérieur de parenthèses, comme si l’expérience du bonheur n’avait eu qu’un temps ou qu’elle ne dût pas être énoncée. Le récit suit les différentes étapes de la collecte des souvenirs: « Je me penchais Â», « je prenais Â», « j’en soulevais Â», « je me retournais Â». Ainsi, par trois fois, le poème s’ouvre sur le leitmotiv fondateur: « Je m’éveillai, c’était la maison natale Â» (I, II, III). Le poète aborde la poésie de manière détournée dans un premier temps, par une sorte de prétérition, en usant du conditionnel : « Je pourrais… dire ou tenter de dire Â» ; « Je pourrais m’écrier… Â». Pour quelle raison le poète a-t-il relaté l’épisode de la partie de cartes à l’intérieur de cette parenthèse ? Le premier lieu évoqué au cours de ce rêve est la barque. Lisez ce Littérature Commentaire de texte et plus de 246 000 autres dissertation. Les jours de cette époque-là « avançaient Â». Par deux fois, le poète définit la poésie en négatif. Le simple et les sens Une fois restaurée la « beauté ultime des étoiles sans signifiance, sans mouvement Â», les acteurs essentiels du rêve peuvent surgir. Il est probable que l’enfant ait fait sienne pour toujours, à partir de ce matin-là, la souffrance indicible du père. DANS LE LEURRE DES MOTS Il craint « d’attirer trop fort l’attention de l’homme Â». Le temps poursuit sa route vers le lever du jour, à la septième strophe : « Et demain, à l’éveil Â». L’enfant, « moqué Â» peut-être, reste seul, avec sa déception, son désarroi, sa « main tendue qui ne traverse pas Â». Il évoque cette apparition en reprenant certains motifs : « la nuit Â», « la porte Â», « dehors Â», la «  beauté Â», la « lumière Â», puis l’avidité à boire. L’odeur de l’horizon de toutes parts, Ce qui s’exprime dans ces vers, c’est la quête éperdue d’une mère qui garde en elle l’espoir de se voir rendre l’enfant perdu mais « retrouvable Â». Et à renoncer aussi à ce « corps qui se cherche Â». Pourtant cette solitude et cet éloignement exacerbent son regard, tout aussi incisif que dans le poème précédent. Le poète y exprime ses résistances face à ce texte lourd de réminiscences autobiographiques. À cette atmosphère de chaleur, de « jeu d’ombres léger Â», de sensations multiples, s’ajoute le souvenir de rêves et de réveils partagés : « et je me tourne encore/Vers celle qui rêva à côté de moi Â». Clos sur « nos Â» certitudes, fermés au langage de l’inconscient, « notre avancée dans le sommeil Â» reste infructueuse car « nous sommes des navires lourds de nous-mêmes… Â». Peut-être à la fois l’un et l’autre. Poème de Yves Bonnefoy extrait du recueil Hier régnant désert ( 1958) Combien d'astres auront franchi La terre toujours niable, Mais toi tu as gardé claire Une antique liberté. 8. Il ne le dit à aucun moment dans ce poème en deux temps, deux strophes. Toujours en suspens sur le seuil incertain du réveil et du rêve, l’enfant voit surgir la seconde maison natale, arche de Noé enveloppée par le déluge. L’image de la mer, maison protégée par ses « voûtes Â», habitat, semble pour le moment être associée à l’idée de protection, de partage : « Les grandes voiles de ce qui est voulaient bien prendre/L’humaine vie précaire sur le navire Â». Les questions qu’il lui adresse sont simples, courantes. Être père implique davantage que de ne s’éloigner « jamais d’un bord de la rive à l’autre  Â». Ainsi est-il passé de l’exaltation à l’angoisse. » L’enfant, privé de mémoire affective, semble tout ignorer de ce qui est ou fait habituellement le monde relationnel d’un enfant. Se refusant à une vision restrictive du langage poétique et à « n’être que la lucidité qui désespère Â», le poète est sur le point d’« Abandonner les mots à qui rature, prose, par évidence de la matière... Â». Broché . 2. Identité ou nouveauté : « rive nouvelle Â», « autre terre Â» ou au contraire « même monde Â» ? La seule raison qui est donnée au choix des cartes est qu’elles sont les seules images susceptibles de « recevoir la demande du rêve Â». Es-tu végétale, tu As de grands arbres la force D'être ici astreinte, mais libre parmi les vents les plus hauts. La suite du récit est encore plus énigmatique. « dans cet espace sans fin de courants qui s’entrechoquent, d’abîmes qui s’entrouvrent, d’étoiles. La poésie comme acte de présence au monde. Cette fois-ci, alors que dans les deux autres poèmes il déambulait d’une salle à une autre, l’enfant est immobile. Mais aussi dans ceux qui, comme lui, dépassant « leurs doutes et leurs peurs Â», s’en font les intercesseurs, « ceux qui cherchent/À faire être le sens malgré l’énigme Â». Mais quelle est cette « autre rive Â»? Non qu’il ne soit, lui aussi, comme homme et comme poète, au cœur de la tourmente. Seuil temporel aussi, le temps s’arrête et prend soudain une autre forme – peut-être celle de la vague ? [2] After the Second World War he travelled in Europe and the United States and studied art history. « Ainsi parle aujourd’hui la vie murée dans la vie Â». Mais aussi d’attirance. Date de parution 19/03/2009 23.30 € TTC. Et l’invitation à la réhabilitation de Cérès ne cache-t-elle pas la quête douloureuse du poète : « Beauté et vérité Â» ? L’enfant évoque dans cette strophe le monde du père et le sien pris dans une simultanéité qui les oppose. 5. Yves Bonnefoy Commentaire Page 1 sur 11 - Environ 106 essais Yves bonnefoy interview 1372 mots | 6 pages Yves Bonnefoy : Interview au Monde ! Sensible à la répétition - « de branche en branche Â» -, elle l’est aussi au balancement : « c’est là nouveau ciel, nouvelle terre Â». Le poète procède ensuite à un élargissement de son explication en jouant paradoxalement sur les restrictions. À la différence de l’épisode précédent qui ne présentait qu’un lieu aux frontières imprécises, ce nouveau pan de rêve se déroule en trois lieux différents, répartis sur deux laisses. Le temps est le temps étal de « la nuit d’été, qui n’a pas de rives Â». D’autres questions se posent. L’enfant tente d’y mettre de l’ordre, de lui trouver une logique : « Or, dans le même rêve Â» D’organiser les « images qui se sont accumulées Â» pendant son sommeil. Le désir de l’enfant d’instaurer un lien fort avec son père, s’avère être un leurre. Le châtiment donné à l’enfant est à la hauteur de la blessure éprouvée par Cérès. Quelque chose de grave sans doute, d’irrémédiable, dont l’enfant lui-même ne décrypte pas tous les rouages. Intitulée La Dérision de Cérès (ou Cérès et Stellio), cette huile sur cuivre est l’œuvre du peintre allemand Adam Elsheimer (1578-1610), contemporain de Caravage. Il s'installe à Paris en 1944. « Partout en nous rien que l’humble mensonge Et, un peu plus loin, celle du « voile Â» de la « déesse Â» : « le voile de l’eau Â». Sois ma maison ! Commentaire composé Yves Bonnefoy occupe une place éminente de patriarche et de phare dans la littérature française. Sa quête de la poésie et du sens. Celui, insaisissable, de l’absence de durée : « Au début de l’après-midi sans durée encore Â». L’enfant ne dit rien sur la réaction du père vainqueur, mais il est peu probable que l’attente de l’enfant ait été remplie. « Soit beauté, à nouveau, soit vérit酠» Dans La Maison natale, sa venue est annoncée par les figures féminines qui la précèdent : la « sans-visage Â» (Eurydice, I), la déesse (II). Peut-être aussi faut-il voir dans cette réflexion une similitude relationnelle. L’approche de l’autre, son dévoilement, passe par le corps. La voix sépulcrale du poète avait entamé ce dialogue avec un autre pays de nous-même, depuis les premiers poèmes "de l’immobilité et du silence de Douve". Le dialogue sur la question du père est momentanément interrompu pour laisser la place à nouveau au rite du passage. Peut-être faut-il se garder des mots, qui sont impuissants et trompeurs ? He also published a number of translations, most notably the plays of William Shakespeare which are considered among the best in French. L’enfant a conservé le rire qui le caractérisait : « Il sait encore rire. On trouve la même ambivalence dans le verbe découvrir : « Je découvrais  Â». À la croisée des chemins « dans la nuit profonde Â», l’enfant fait le choix, lui, de la pitié pour celle dont il vient enfin de comprendre qui elle est et ce qu’elle veut lui transmettre. Yves Bonnefoy l'intensité perdue. Quatre vers sont consacrés au père, trois à l’enfant. Ulysse est au cœur de l’interrogation du poète : [1] He also published a number of translations, most notably the plays of William Shakespeare which are considered among the best in French. Paris, juillet 1961 Photo JPB « Le sommeil d’été cette année encore Â» (v. 1) qui féconde la venue à l’écriture. LES PLANCHES COURBES Il est aussi le noeud d’une opposition qui le met en scène face aux hommes d’aujourd’hui. Appesantie par la fatigue, « seul nimbe des gestes qu’il fut donné à son fils d’entrevoir Â». Le poète s’approprie ce vers de Keats, le fait aussitôt sien : « Je n’ai eu qu’à le reconnaître Â» c'est-à-dire, mot à mot, re-naître – avec –  « et à l’aimer Â». Le geste de l’enfant est calculé mais son attente va bien au-delà de la simple partie de cartes. C’est dans cette atmosphère irréelle que se réinstaure le dialogue autour du père. Le mystère de cette scène est encore amplifié par le rapport que les deux femmes ont avec l’enfant. • Les différents recueils ont-ils le même statut ? Familier et énigmatique, porteur de connotations positives, l’enfant est acte de présence au monde. Ulysse disparaît, mais le poète lui continue son périple. Dans un jeu de clairs-obscurs. Le refus de la paternité Elle suscite celle du miroir. Et trouver sa voix. President François Hollande stated of Bonnefoy on his death that he would be remembered for "elevating our language to its supreme degree of precision and beauty". Pour aborder cette question importante, le géant, sorti de son repaire de roseaux, s’installe « sur une pierre, près de sa barque Â». Tout aussi « impénétrable… que la fraîcheur de ce matin-là du monde Â». Le poète effectue un retour sur son passé pour retrouver en lui, sédimenté au plus profond de lui-même, le « sens Â» de ces mots, révélé par le vers de Keats. Tandis qu’elle buvait le breuvage offert, un enfant à l’air dur et impudent se planta devant la déesse et se mit à rire de ce qu’il appelait son avidité. LA MAISON NATALE 1. Frappées par le « décolorement Â», le « dessaisissement Â», les choses n’ont plus en elles ni magie ni mystère. S’engage alors une discussion autour du père, dans laquelle le « géant Â» tente de proposer une approche de cet être à part. Mais l’enfant s’obstine à garder le visage collé aux planches. L’enfant de La Maison natale s’identifie à celui du tableau. Le seul monde qui lui soit connu et familier, c’est le monde des morts. Créé par les pouvoirs de l’imaginaire (éveil/rêve), il est séparé en deux par une cloison poreuse. » La fonction de père ne peut s’inscrire dans la restriction - Â« ne… que Â» - ou dans la négation. Et toujours, dans le même poème, la matière et d’autres matériaux nous sont donnés, associés à des odeurs : « le bois Â», « le goudron Â», « la colle Â» (page 87). CINQUIÈME POÈME Le point d’articulation avec le poème antérieur est donc ici la première strophe. Peut-être ce regard est-il celui de quelqu’un qui épie, désireux de surprendre ce qui lui échappe, qui lui est dérobé ? Le poète, rejetant toute idée de « moquerie Â» en appelle à la compassion : « Et pitié pour Cérès et non moquerie Â». « Aller ainsi, au-delà des images Â». En même temps, ces deux moments du rêve s’inscrivent dans la lignée des rêves qui les précèdent. Guidé par cette voix qui ânonne les choses pour les faire exister aux yeux de l’enfant, l’enfant revisite ce lieu fondateur où se sont fixées les premières marques de possession et d’appartenance au monde : « ta salle de classe Â», « tes premières images Â». Yves Bonnefoy Du mouvement et de l'immobilité de Douve Mercure de France Paris 1953 repris dans Poèsie Gallimard. « Aller, par au-delà presque le langage Â». La parenthèse de la partie de cartes Ces trois lieux, vrais lieux de l’enfance, sont aussi des lieux douloureux de la mémoire. Les rainettes, le soir I Rauques étaient les voix Des rainettes le soir, Là où l’eau du bassin, coulant sans bruit, Brillait dans l’herbe. Des cris surgissent, des clameurs. S’agit-il d’un breuvage magique, d’un poison ? Peut-être Yves Bonnefoy, sensible à la fonction symbolique et « magique Â» de ces images, a-t-il disséminé dans Les Planches courbes le souvenir de ces mystérieuses figures ? Le vers de Keats dévoile pour le poète Yves Bonnefoy, traducteur de Shakespeare et de Keats, l’origine de la souffrance maternelle, de ses pleurs (« tears Â»), engendrés par « le sentiment de l’exil Â». Autrement dit, qui ne parle que d’elle, la maison des étés de Toirac. DANS LE LEURRE DES MOTS Diverses figures apparaissent alors, dont celle, essentielle, de Cérès. 2. [4] From 1945 to 1947 he was associated with the Surrealists in Paris (a short-lived influence that is at its strongest in his first published work, Traité du pianiste (1946)). Yves BONNEFOY, « Vrai lieu »,Du Mouvement et de l'immobilité de Douve, 1953. Accepter « d’oublier les mots Â», c’est accepter le réel et paradoxalement, au-delà, c’est permettre au langage poétique d’advenir. Peut-être la barque, avec ses « planches courbes Â», est-elle une variante des bois et branchages amassés précédemment, leur forme agencée pour former une conque ? PREMIER VOLET Car le souvenir du père, tel que l’enfant l’a surpris en ce matin d’été, lui est une souffrance. • « Le blé Â» De s’adresser à elle, comme aux temps anciens où elle était honorée de « guirlandes de feuilles et de fruits Â», objet de culte et de gloire. « La Maison natale  Â» et la salle de classe. Le décor qui sert de toile de fond à cette nouvelle errance est un décor nocturne, au bord d’un fleuve masqué par des roseaux. Le déterminant indéfini « une Â» s’est substitué au défini « la Â». Non pas sur la figure, unique, de la mère, mais celle plurielle des femmes au foyer. Cette figure passe par le corps rassurant du père, qui offre ses genoux à l’enfant ; elle est une figure de proximité : « qui s’assied près de toi le soir Â», présence rassurante aux abords du sommeil de l’enfant : « lorsque tu as peur de t’endormir Â»; elle est une figure du don « pour te raconter une histoire Â». N.B. Puisqu’il reprend la parole en disant : « Souvent on n’a pas eu de père, c’est vrai Â». » Et cela, pour le bien des hommes : « pour vous être une terre. Une figure exemplaire du désir maternel. Écart qui s’accentue encore lorsque le poète évoque son amour et son désespoir. Elle est ce qui permet le passage d’un monde à un autre, de la vie à la mort, elle est ce qui permet de concilier les contraires - planches/courbes -, les inconciliables - le langage, ses leurres et la poésie. « Littératures modernes », 1999. 7. 1. Yves Bonnefoy. Le poème s’ouvre sur la formule rituelle « Je me souviens Â», celle-là même qui fait remonter le passé à la mémoire. À ses limites aussi. 1. Le titre du recueil, Dans le leurre des mots, fait écho au titre d’un recueil antérieur : Dans le leurre du seuil (Mercure de France, 1975). Poème de Yves Bonnefoy extrait du recueil Hier régnant désert ( 1958) Combien d'astres auront franchi La terre toujours niable, Mais toi tu as gardé claire Une antique liberté.

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